Exposition « Sol. Agricole », d’Alexandre Parant

(Images faites lors de l’ouverture du Festival Le Réel en Vue, et du vernissage de l’exposition « Sol. Agricole », le 20/09/23, Espace Multimédia du Centre Social Le Lierre, Thionville)

Le Festival Le Réel en Vue propose cette année encore un programme de rencontres, d’ateliers et d’expositions d’une grande qualité, qui rend compte à la fois des travaux effectués sur l’année écoulée, et de l’engagement de son équipe, de ses membres et bénévoles à faire découvrir, partager et transmettre le goût de la photographie documentaire dans sa diversité, sa richesse et son étendue. Bravo, et Merci à toutes et tous!

Du travail d’Alexandre Parant, exposé sous les arches de lumière, le programme du Festival dit succinctement : Pour nous inviter à repenser nos rapports à la terre et au monde agricole, Alexandre Parant donne à voir un ensemble d’images réalisées dans plusieurs exploitations du territoire mosellan.

En avançant vers le photographe, j’ai en mémoire quelques mots qu’il a adressés à l’assistance. Il parle du sol, de la terre, de ce qui nourrit. Il est maraîcher, en formation, nouvelle voie.

Il parle des villes, de leur population, du temps qui est venu de réinstaller, près d’eux, autour ou dans les villes, des maraîchers. De recréer le lien avec le sol qui nourrit, entre les hommes et femmes, nourris et nourriciers.

Sol. Agricole

Avec un peu de malice, je lis « sol. », point d’abréviation. Abréger la solitude? Fait sens.

« Lien » est un terme que chérit Alexandre Parant. Il l’a semé dans les textes qui accompagnent ses images, généreusement, et les liens sont appelés à germer.

« Un monde où la peur n’est qu’un outil de compréhension et non un
levier de contrôle. Un monde bien présent et bien vivant et non un copié codé qui affadit le goût pour le temps. Un monde qui fait sens alliés, et non de lointaines connaissances engraissées et amputées. » Alexandre Parant.

Quand je lui demande qui il est, ses bras se dressent lentement et s’ouvrent : il devient maraîcher, il photographie ce qui s’offre à son regard, à la fois témoin et acteur et, les bras plus ouverts encore, s’autorise à suivre les chemins qui lui permettront d’être.

Dix images, tirages noir et blanc, noirs et blancs d’un bel équilibre. De caisses américaines, point. Aucun contrecollage. Papier libre, épinglé en deux points, confié au caprice de l’air. Les lisières, bordées de blanc pur, s’affranchissent du plan du mur, et éploient leurs courbes. Arcs de grand cercle, célestes. Liberté grande.

Dix images, dix épiphanies. Enigmatiques. Se laisse appréhender, plus que figurer, un univers où le regard d’Alexandre Parant, l’appareil en bandoulière, saisit le murmure du sublime au quotidien.

« Interroger plus que documenter », dit-il.

Quand j’en viens à l’enchainement des images, épinglées sur le mur, aux tirages de petite taille positionnés très bas : « Tu t’es agenouilllé? », en souriant.

Rappeler le Sol à notre mémoire, inviter à s’en rapprocher pour que le regard se porte au plus près de l’énigme, là où les temps futurs se jouent. Se voir révéler la Géante de l’Atlantique, un genou à terre.

Poésie du corps.

Le site d’Alexandre Parant

 – Projet Sol. Agricole en cours – 
&
Exposition « Sol. Agricole » 
Centre “Le lierre” (Espace Jeunesse et Multimédia), Thionville 57
Festival “le Réel en vue”
du 23 septembre au 28 octobre 2023

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