« SAUVE QUI PEUT (LA REVOLUTION) »

Filage, Théatre l’Echangeur – Bagnolet 31/01/24

Du 3 au 10 février 2024 / Théâtre l’Échangeur-Bagnolet

Intégrales des épisodes 1, 2, 3 & 4

samedis 3 & 10/02 – 18h 
dimanche 4/02 – 16h  
lundi 5, jeudi 8, vendredi 9/02 – 19h

« SAUVE QUI PEUT (LA REVOLUTION) » Distribution et infos sur le site de la Compagnie ROLAND FURIEUX

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Mercredi 31 janvier, vers 13h.

Dignité, celle des lieux qui résistent et élancent.
Autour du Théatre L’Echangeur-Bagnolet, on ressent un monde, surplombant, qui épand sa volonté d’en finir, et sur le chemin, un autre monde, en survivance, parcouru de joies et d’effrois dont le précédent n’a ni l’idée, ni le code ni la sensibilité. Lucioles.

Du 3 au 10 février, L’Echangeur sera le lieu de « Sauve qui peut (la révolution) », qui sort d’être joué/vécu à l’Eglise Saint-Pierre-aux Nonnains, lieu singulier, à Metz (voir précédent article du blog, ici)

Bagnolet. Autre lieu. Je pense encore aux lumières de Christian Pinaud, à tout ce que j’ai pu noter, écrire autour de « l’épopée à la palestre ». A ce que les Nonnains ont fait jaillir. A ce qui est loisible ici, à l’Echangeur.

L’aréopage oeuvre déjà depuis dix jours au moment où…

Dans la cour, Christian évoque le long travail d’adaptation au lieu. Ses lumières, ses projections ont besoin de rencontrer un « corps », un substrat. La meulière et la brique des Nonnains, le béton ici. Lumières furtives et cosmiques à la fois. Pariétales.
(Je pense à cet bel essai sur les origines du langage*, au chemin conditions physiologiques, sociologiques favorables à son apparition, il y a des centaines de milliers d’années. Il n’en existe pas de preuve tangible. Il n’existe aucune fossile de voix. Je pense à la lumière, aux émotions qu’elle fait jaillir, à ce que cela a pu impulser, le désir révélé de partager l’énigme de l’émotion, offerte aux premiers hominidés. Repères : langage vocal -250 000 ans, Chauvet -32000, Lascaux -18000… Vertige.)

L’entrée dans la salle vaut récompense.

De palestre à spélonque. Beauté.

Il est bon de rappeler ici, d’où naît ce spectacle. La distribution de la Compagnie Roland Furieux renseigne : comédienne, metteuse en scène, Laëtitia Pitz oeuvre en liens, en constellation, de disciplines, de désirs, de curiosités , et de talents.

Appréhension. Avancer, saisir (« photo-graphier », lumière-écrire?) ce qui vient, se retourner, mouvement, voir au-delà, voir total. Et ce qui vient, vient là et au-delà des attentes.

Emotion, mouvement hors de soi, et au-delà de l’imaginé du roman, du texte, du jeu, du plateau (cardinalité du plateau).

Le filage (des parties 1&2. ) déroule. Flux d’images, de voix, de musiques.

Ailleurs, sur le blog, on trouvera des traces de ce que sont 3&4. Et seront, mêmement extravagantes à l’Echangeur).

«  La musique, la projection d’images vidéo et la peinture forment une fresque sonore et visuelle qui accompagne le récit. Tous nos sens sont en éveil. » écrit Marie-Céline Nivière dans l’Oeil dOlivier

Godard/Didier

Duras/Camille/Rose/Camille

Bestiaire/Büchner/Sophie Wahnich

La mort de la Princesse de Lamballe. La Mission du Bicentenaire… La Loire. « Sauve qui peut… » est un fleuve. D’exubérance et de minutie. De puissance effroyable et de rugissements. D’égards : égards de l’eau pour chaque gravier qu’elle étreint en épousailles avec la lumière. Minutie, délicatesse au temps. Filage.

Conforme et insu, vivant, re-pris, pétri sur le métier, projeté sur les parois du lieu, animant le lieu.

Tandis que j’écris, je reçois le regard d’Anaïs, ses images. Des grâces.

Ce qui ne se montre ni ne se dit…

Par erreur, la fonction « video » de l’appareil s’est déclenchée, maladresse de ma part en changeant l’objectif dans l’obscurité. Et ça donne ce film, cette impertinence inattendue, énigmatique.

Je ne le remarque pas de suite, mais ça filme, tandis que je continue à me déplacer, à « rôder le lieu », cet autre « corps du roi » mis en résonance par les lumières de Christian, par l’espace audible créé par Michael, par la vie insufflée de toutes et tous. Le fleuve « Sauve qui peut… » se déverse, se déploie et rebondit.

Ca filme, tandis que je photographie. Le temps de chaque geste photographique, chaque image (cela, le temps de chaque image, la durée de temps saisie, le flou, les linéaments, est à décrire aussi . Quart de seconde plutôt que centièmes, par choix), se soustrait à la durée du temps filmé. Je ne découvrirai cette video que le lendemain, en travaillant sur les images. (me ramène à ma candeur, à cette discussion sur le pavé de la cour de l’Echangeur, avec Camille Perrin-Springaux, sur l’image mouvante, sur le beau travail de Morgane Ahrach, sur la nécessité, le désir d’inventer. Tout ce qui – précisément- advient ici au plateau. Vivant spectacle)

Temps perdu/trouvé. Animalité. Ferveur. Rataplan. Joie! Inspirantes, Inspirants, toutes et tous… Il faudra projeter ces images sur une paroi nouvelle, et hurler, à nouveau : Inspirant·e·s!!!!!!

Création, congruence, désir.

* »Comment,le langage est venu à l’homme » Hombert/Lenclud, Fayard 2014

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