« SAUVE QUI PEUT (LA REVOLUTION) » regard·3

Du 3 au 10 février 2024 / Théâtre l’Échangeur-Bagnolet

Intégrales des épisodes 1, 2, 3 & 4

samedis 3 & 10/02 – 18h 
dimanche 4/02 – 16h  
lundi 5, jeudi 8, vendredi 9/02 – 19h

« SAUVE QUI PEUT (LA REVOLUTION) » Distribution et infos sur le site de la Compagnie ROLAND FURIEUX

Presse :

Jean-Pierre Léonardini / L’Humanité (28/01/24)

Jean-Pierre Thibaudat / Mediapart (26/01/24)

Jean-Pierre Han / Frictions (24/11/23)

Jean-Guillaume Lebrun / La Terrasse (19/12/23)

Focus « Roland Furieux » – Catherine Robert / La Terrasse

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Penser aux sources d’inspiration de « Sauve qui peut (la révolution) » , et les évoquer ici enclenche souvent en moi un processus de visualisation qui fait invariablement apparaitre à la fois les textes, oeuvres, images, auteur·es qui alimentent le « noyau du réacteur » : au premier chef, le roman éponyme de Thierry Froger et -en me gardant intentionnellement de toute hiérarchie et chronologie, congruence convenant ici avec un bel aplomb- les apports et le travail de l’aréopage. Spirale d’inspirations mutuelles.

De l’athanor jaillira « Sauve qui peut… ».
De la lecture profonde du roman,
Des propositions de l’équipe : jeu, images, musiques, oeuvres plastiques, lumières.

Jaillira « Sauve qui peut… ». Futur simple, car il s’agit bien de spectacle vivant. Mouvant. Au gré des lieux et, vitement dit, au fil du temps, le réacteur bouillonne et scintille.
Inventer.

Visualiser, écrivais-je. Les sources que je peux connaitre et que j’égrène ici (en quelques images choisies, mais qui ne sauraient contenir la somme extravagante des apports de chacune et chacun, in vivo, en résidence, au travail, au plateau) il m’arrive souvent d’en dresser une cartographie, maladroitement dessinée.

Schéma heuristique, où les oeuvres, les textes de Godard, ses échecs, ses élans, ses diatribes froides, son empreinte, sa (ses) légende(s), (servis amplifiés par les montages nerveux Morgane Ahrach et les projections qui transpercent et subliment l’espace scénique)

Viennent côtoyer les écrits et les idées-forces de Büchner, de Sophie Wahnich sur la Révolution française, et plus particulièrement sur le moment où la République, installée, vautrée, ne peut plus souffrir le soulèvement… Les dialogues Duras/Godard. Archives, sonores, visuelles, et leur offrande au plateau.

Constellation que viennent amender d’autres « astres », pistes suggérées au fil des discussions avec Laëtitia Pitz ou des membres de l’équipe, puis, de loin en loin, celles qui me viennent, et me semblent, pouvoir être mises en résonance avec le travail de la compagnie, et en révéler l’étendue, et la profondeur.

Barthes, préliminaire essentiel ici.

« Sauve qui peut… » divertit, oui, et joyeusement encore! De la prouesse de divertir en préservant la vertu du message. D’inventer encore, perpétuellement, sans corrompre le lien antique avec le plateau.

Le jeu, les dessins, la scénographie et la présence « chorale » d’Anaïs Pélaquier.

Camille Perrin, protéiforme et réjouissant, résonnant avec la poésie imagée de la Théogonie d’Hésiode, résonnant avec Esope. Allégories.

La manière (de « main », glisse vers « corps ») dont Didier Menin, fauve et cérébral à la fois, fait emprise sur l’espace (glacis, arène, plateau, palestre…) qui a inspiré cet éditing des images, infléchi vers mouvement, vacillement, soulèvement.

Fresque? Peut-être, au sens littéraire aussi bellement scénographié. Ce qui convoque aussi le sens pictural, les pigments apposés sur l’enduit encore frais. Vivant. Et appelle « repentirs », ce qui est proposé, visité, exploré au travail, et empreint le support, l’oeuvre, et la mémoire sans véritablement disparaître. Affleurement. Pictural jusqu’aux écritures rouges et denses de Simon Hantaï.

Sur le papier, dans mes carnets, essais annotés, marqués, la constellation s’étend et fait lien vers d’autres textes, d’autres formes, que je choisis de figurer ici sous forme d’étiquettes, dont chacun me semble faire sens (aux titres de l’expérience, de l’esthétique, de l’amour du verbe…) et respirer à l’unisson de « Sauve qui peut… »

#micheljullien #lescombarelles #joellezask #seréunir #leslivresetleursmarges #lorenzocastore #patrickboucheron #conjurerlapeur #hesiode #theogonie #jeromebosch #jardindesdélices #mainsnegatives #altamira #duras…

Mémoire des « répétitions », de l’énergie, des formes et des gestes. Appelle (c’est moi qui souligne) William Kentridge, « More sweetly play the dance… »

Tandis que j’écris…

…la belle équipe s’affaire, travaille, au Théatre L’Echangeur-Bagnolet.

« Journées denses… », me dit Anaïs Pélaquier en joignant ses premières images et dessins de ce qui est au seuil d’advenir.

Autre lieu,

Bientôt!

(photos et dessin Anaïs Pélaquier)

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